COMPLÉMENT SUR DES ORANGES, DES CITRONS, DES TONNES!


J'ai mis en "fichiers" l'ouvrage en question sur Atao et ile de Sein autrefois...ouvrage intéressant...et, effectivement, les côtiers devaient connaître les oranges...depuis qu'elles étaient transportées!

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Lucien Boulain décrit ainsi en 1893 l'habitude du droit de bris pratiqué par les Sénans :
« Que de richesses englouties dans ces parages, bonheur du riverain, quand le douanier n'est pas là. Il guette un baril de rhum, de vin, une caisse de fromage, de dentelles quelquefois, souvent des produits exotiques, des bois de teck, des billes énormes d'acajou. Combien (...) se rappellent encore les quantités d'oranges et d'avelines - noisettes - que le flot apportait sur la grève et le sable, il y a de cela une vingtaine d'années. (...) Jadis, au cri de ralliement : Paze zo an od ! (« Il y a des épaves à la côte »), les riverains se hâtaient de courir à l'endroit signalé. Une espèce de syndicat était formé pour le pillage des navires, quelques vigies à l'œil exercé surveillaient à tour de rôle. Après le pillage, part égale ; les absents n'étaient pas oubliés. Que de scènes terribles et d'orgies se sont ainsi passées ? Ces faits ne remontent pas déjà si haut. Si la douane, si les gendarmes n'étaient pas là pour leur inspirer une crainte salutaire, les mêmes actes se reproduiraient. (...) « C'est la Providence qui nous envoie cela » disent-ils, et ils ne sauraient considérer ces larcins comme des vols ; pour eux, ce sont des profits licites. Un instant avant, ils auraient risqué leur vie pour sauver les équipages ; quant aux épaves, c'est autre chose. »